La vallée valse et avale le gué et boit l'ombre du bois qui glisse en contrebas et le lac aux abois tient sa panse crevée
ainsi ma main blottie contre mon cœur ainsi le lac qui miroite les larmes des yeux et du soleil à la prunelle de feu ainsi les yeux qui invisiblement effleurent les couleurs
nous avons tiré de l'arc et la corde s'est brisée et la voie d'avance tracée est coupée la fatigue imprévisible a brouillé les pistes et fermé du lointain les barrières sans qu'on ne puisse revenir en arrière prisonniers du présent vaincus par le passé avant d'avoir franchi le seuil de l'avenir environné d'ici qui me donne son la monotone
nous n'avons plus que nos jambes pour bouger qui ont la vue courte mais la voie longue et la vie à bout de bras chevauchant le cours impétueux des heures noueuses filipendules un cheval à bascule chavire ; la marée s'est parée de son voile de mariée l'instant est submergé il faut nager à travers champs grimper à ce flottant noyer la moisson est précoce
elle a passé l'ordalie de l'été elle a les jambes brûlées