"Sur la mer passait ton chemin, ton sentier, sur les eaux profondes et tes traces, nul ne les connut" (Psaume 76)
Lancé vers l'horizon et son champ infini, J'avance avec ma barque, solitaire, inquiet. livré à moi-même. Ah qu'est-ce que c'est encombrant Être seul avec soi-même. Mais l'Espérance m'ouvre la route, vaste, comme l'océan "Avance au large", me dit-elle. Je sais que l'Espérance ne déçoit pas. Mais là il faut le croire. Parce que là il faut agir. Ça ne suffit pas de "savoir". Et là il faut espérer contre toute espérance. Je ne vois pas derrière l'horizon et devant il n'y a rien. Je vois juste qu'il faut avancer. Tenir la barre de la volonté ferme. Renoncer à rester inerte Dans ce fluide où rien ne se plante. Sa nature est autre que la terre ferme et ses repères aussi. "L'obscurité est un lieu, la lumière est une route"dit-on. Et moi j'avance comme quelqu'un qui cherche un puits dans le désert... Mais il y a un trésor caché dans cette mer. (On peut le voir d'ailleurs, quand le soleil tombant le ramène à la surface.)
Il y a cet Esprit et cette vérité qui soufflent où il veulent sans que je sache d'où ils viennent ni où ils vont. Mais il faut se laisser conduire maintenant. Ici. Et parier sur l'avenir de Dieu en misant ma vie. Ma barque est lancée ma vie est misée tout est perdu tout est abandonné entre les mains du Père. Vaut mieux. La croix est donc plantée c'est la plante de mes pieds. (-"Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Tu m'entends ? - Je te répondais, caché dans l'orage" me repondra-t-il un jour, le jour du "terre en vue")
Alors je crois que je suis dans le bon lieu. Je le crois ferme. Je peux partir en paix maintenant.
"Avance au large dans l'espérance et jette les filets."