La voie est au temps qui passe. Elle ne s'arrête pas. Elle nous prend avec elle, sur son passage, dans les filets de ses paysages. C'est la voie qui nous guide, c'est elle qui chemine pour nous. Passerai-je l'hiver ? Les frêles passereaux sautillent dans la neige. Et le rouge-gorge au col de feu ne craint pas la morsure du frimas. Il se confie en la vie qui est en lui. Le ciel flamboie sous ton toit. Prépare-lui la table, prépare-lui de quoi s'installer. Son fuseau t'a touché et le fil de la vie coule en toi. Il déroule la voie, qui passe, sereine, son chemin. Donne-lui la main qu'elle te tend. Les voies mêlées, noueuses, sont parfois chaotiques. Mais les liens ont des voies que tu ne connais pas, qui vont s'évanouir dans des réseaux imperceptibles à nos sens. Ne te fie pas à ton sens. Fie-toi à cette main qui te tire, et te conduit où jamais tu ne saurais aller seul. Plonge dans cette main. Demain tu comprendras.
