Mon enfant, si tu veux savoir : C'est pour toi souvent que mes yeux Que mes yeux pleurent de devoir Sacrifier aux manies d'un jeu.
Mon enfant, si tu veux savoir : C'est de voir s'éveiller le monde, Calme et silencieux encensoir, Et s'éteindre le soir, immonde,
Que mes yeux pleurent, mon enfant. Mon enfant, si tu veux savoir Pourquoi je suis si triomphant Puis soudain pris de désespoir,
C'est que les gens, c'est que moi-même, Nous sommes changeants comme l'ombre Et le soleil, qui parfois s'aiment, Et parfois sentent qu'ils s'encombrent.
Mon enfant, si tu veux savoir : Mieux vaut que tu ne saches rien Ou plutôt qu'il n'y a qu'un bien, Être heureux et ne rien devoir.