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Jean-Bernard FORISSIER

Le néant n'est rien.

Je ne dirais point comme le grand poète
Que l'ennui puisse être de quelque manière
Ni un vice, ni un monstre, ni ces bêtes
Qu'il décrit pour faire de nous ses semblables frères.

Car il est des ennuis n'en faisons pas mystère,
Faits d'instants magiques de calme et de beauté,
Pouvant nous tenir des heures, des nuits entières,
Porteurs dans leurs flancs de mille et une voluptés.

Serait-ce une vertu de ne connaître
De l'ennui que ses délices, non ses plaintes,
D'être mélancolique à sa fenêtre,
En se laissant aller à quelques complaintes ?

Pourquoi devrions nous toujours nous repentir
Et pourquoi ces cerveaux peuplés de démons ?
Si j'ai connu de clandestins plaisirs
Pourquoi des regrets et pour quelles raisons ?

Ah Dieu ! qu'il est doux de ne point te célébrer,
Nulle culpabilité ronge mon esprit
Et si quelques désespoirs viennent me hanter,
Ni enfer, ni purgatoire ni paradis

Ne m'attendent nulle part ni me guettent ;
Au fond de mes yeux point d'horribles pensées,
Et quand la mort aura tiré la sonnette,
Je pousserai la porte pour l'éternité.

Mais pourquoi m'en soucier serait-ce un instant ?
J'ai le souci de bien vivre, pas celui de mourir ;
Le néant n'est rien d'autre que rien, bêtement,
Vivre est un bien et un don qu'on se doit de chérir.