Adieu vertes forêts et naïves saisons! Vierge candide, femme fauve, tombées en pâmoison: C'est l'Hiver!
Ce vieillard pâle et gris dont le souffle gèle, capture, Dans un râle semblant ris installe sa chevelure Blanche et bleue, toute de brume, comme une laine de marbre
Qui éteint tous les feux, fige l'onde et invite Les vivants, les mourants dans la danse macabre D'une fête cordiale: on nomme Noël ce rite.
Et c'est cette naissance même, par son brillant éclat Qui dans cette avalanche éloigne le trépas Et appelle de sa joie le retour du Printemps!
Ce temps où Dame Terre retrouve ses vingt ans, N'est plus soumise alors aux givres de l'Univers, Rejetant son manteau de cendres et de poussière, Dévoilant sans pudeur et d'un geste téméraire Aux dernières bises son corps d'abeilles ouvrières.
Ô couleurs bigarrées!Vous manquez à mon cœur! Accroupi devant ma vétuste cheminée, Pendant que frappe la grêle; je compte les heures et...
Soudain en ma demeure pénètre un papillon: C'était l'Hiver!