La mer a retroussé ses manches déferlantes. Pour fêter avec moi la faim de mes silences. Les vagues doucement Ont apaisé mes cris et ... Le calme revenu berce mes remous intérieurs d'un flot Laiteux De la paix retrouvée, Jaillissent maintenant les larmes mouillées Des embruns de mes yeux. L'eau, nourricière, chassera dès demain Les cauchemars volés aux rêves du passé. Déjà, et enfin, la caresse éphémère ébauche un sourire Et un océan de tendresse, dans un espace dénué de couleur, M'enveloppe et me cache, MOI, Le fœtus recroquevillé sur ses peurs, Fuyant la réalité Mais recherchant la marée qui le ramènera Sur la rive des Vivants. Aussi, un espoir fou demeure dans une lutte Entre la vie et la mort, Conscient cependant de ses propres illusions Chantées et désenchantées. Mais, dans son élan rythmé et incessant, Les lames de la Manche disent assez les blessures qui Viendront aujourd'hui se briser sur la grève victorieuse, Certaine de son pouvoir absolu, véritable rempart , Devenu emblème du bonheur retrouvé Pour les âmes cuirassées des écorchés vifs, Innocents d'être nés.