Le sommeil me fuyait, de peur que je le retienne. Je n’en ferai rien, attendant les lueurs du jour. En me levant, j’ouvris les persiennes, Moi-même voulais fuir, sortir sans retour.
Là, sous le ciel gris, promesse d’un petit crachin Marchant sans but, la tête encore embrumée Oubliant la chaleur dans ce frisson qui m’étreint. Je ne suis qu’un mirage au bord de ce sentier,
Où me mène-t-il, dans cette aube humide ? Dans ce silence plus glacial que les frimas, Je marche comme suspendue dans le vide, Peu importe où il mène… je le suis pas à pas.
Qu’est-ce qui guérit une âme troublée Par le secret muet de ses plaintes, Qui demeurent informulées ? Hélas, je ne peux fuir le temps et ses craintes !
Une fine pluie commence à tomber Obscurcissant tout alentour, bientôt ; Mon esprit ne songe qu’à succomber À cette bruine qui répond à l’écho.
Prise par le froid et trempée jusqu’aux os, N’écoutant pas mon cœur de jade taciturne Dont l’étrange démence monte en crescendo Je rentre chez moi… rejoindre ma turne…
Et tu demandes si les brumes durent longtemps ? Celles qui emprisonnent les pensées sans doute. Celles qui se déposent comme un voile sur l’étang, S’en vont aux premiers rayons du soleil sur la route.
