Je crois deviner l’amour de l’adverbe peu Nous autres pauvres humains qui vivons si peu. Son élan de vie nous arrache au temps qui passe, Nous jetant à la fois dans l’ivresse et l’impasse.
Nous le chérissons tout autant qu’il nous inquiète. En peu de mots, je le mettrai bien à la diète, Mais ne voilà-t-il pas que j’en fais un poème, Un tant soit peu, pour lui jeter un anathème.
Son humeur éphémère me fait aussi souffrir Car, dans son jardin, il a peu à nous offrir. Sa main tendue avec le temps se refroidit. A mes espérances, il ne porte aucun crédit.
Je l’aime ce mot. Il me fait mille promesses ! Si peu me direz vous, mais elles sont des caresses, Ouvrant le chemin aux papillons du bonheur, Frêles et fragiles, mais faisant tant vibrer mon cœur.
Le parfum de ce mot, je veux le respirer. Les vents de mon printemps suffisent à l’attirer. Je veux qu’il soit en mon âme la fantaisie Des élans de l’amour que mon cœur a choisie.
Un tant soit peu. Sans doute qu’un peu. Mais dans mon alleu, De l’amour, il est le boutefeu.
