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Jacques HOSOTTE

Que de Rubicon franchis !

Tant de fois j’ai voulu franchir un Rubicon,
En me disant : Mais reste donc dans ton cocon !
Mais si l’espoir est de gagner « un rubis ! Con » !
Alors je vais vous en ouvrir tous les flacons.

Oh, je me suis trouvé quelquefois un peu con
A vouloir franchir ce fleuve comme un faucon !
Aujourd’hui, je ne regrette pas mes exploits,
Même si, dans certains, je fus bien maladroit.

Avec arrogance, j’ai cru savoir bien nager
Et, avec tel ou tel, pouvoir m’en arranger,
Mais de vives peurs sont venues me submerger
Pour me retenir dans mon modeste verger.

Ses fruits, mes ami(e)s, peuvent vous être imposés.
De retour d’Algérie, j’ai dû bien composé
Avec de tout nouveaux camarades opposés
A mon désir pressant de tout vouloir oser.

J’étais dans ma salle de classe un étranger
Qui n’avait aucune intention de tout changer
Mais qui avait dû traverser une rivière,
Sans avoir du grand César la figure altière.

Vous devez trouver ce Rubicon très modeste.
Peut être que le second sera plus digeste.
J’ai voulu m’inscrire dans les pas de mon père,
Devenir médecin et son nouveau confrère.

Ma belle rivière est devenue un torrent,
Et mon nouveau destin en devint différent.
J’ai cru vraiment m’éloigner de la médecine.
Ses flots violents m’ont repoussé vers ses racines.

Que direz-vous du troisième : la politique
Qui devint pour moi une vraie thérapeutique.
Je désirais en découdre et changer le monde
Afin de proposer une vie plus féconde.

Des politiques, ayant la belle faconde,
Je ne doutais pas un instant, une seconde
Que je devais être élu avec mon programme
Et que les électeurs allaient suivre ma flamme.

Nenni, ma rivière devint une cascade
D’oppositions à cette très belle croisade.
Je fus invité à accepter ma raclée
Et à entreprendre des projets plus musclés.

Qu’allez- vous penser maintenant du quatrième,
Celui qui m’a le plus coûté en stratagème,
Celui du courage de dénoncer un pervers
Qui m’avait bien entraîné dans son univers.

Je veux sûrement en oublier quelques-uns
Qui pourraient vous paraître vraiment très communs.
Ils me sont devenus des ruisseaux oubliés
Qui ne gagneraient pas à être publié.

Mais il en est un que je ne regrette pas,
Celui d’avoir posé ma femme dans mes pas.
Ma rivière est devenue un jardin fleuri
Où toutes les fleurs, jour après jour, me sourient.