Où étais tu au jour où tu fus éconduit? L’ineffable douleur des journées et des nuits, Me tenait enfermé dans bien des artifices. Hadès me tentait de ses desseins maléfiques. Espérances, délices, vous n’étiez que des bruits.
Chère Mère, fleur de mon cœur, astre de mes émois, Les lys de ma mémoire calmaient le deuil de toi. La fleur de ta mort me rendait inconsolée. Ou étais-je, loin de toi, meurtri, déboussolé.
Je te cherchai, piqué du dard de la souffrance; Les tourments des nuits sonnaient comme des sentences. Où étais-tu ? Aube ardente de mes espoirs, Tu me tins encore reclus dans le désespoir.
Les silences du passé, les silences du présent, M’ont mené sur le chemin d’êtres comme toi, Je te désirai à nouveau comme un présent, O Mère, en une autre, je voulais être coi.
Où es tu maintenant dans mon cœur sans vacarme? Les bonheurs d’hier raisonnent de mille charmes. Les bouquets de ma mémoire sèchent mes larmes. Mes sentiments transparents restent si sonores; Sa voix garde l’inflexion des voix que j’adore.
Aujourd’hui, en moi, sa grâce rassurante Me fait voir du futur la voix apaisante. J’y verrai quoi ? J’y verrai l’étendue sauvage Des élans de l’amour que mon cœur partage, Qui prégnants, qui fugaces, me tiennent en l’espoir D’être auprès de toi l’hirondelle de chaque soir.
