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Jacques HOSOTTE

Le temps du serment est venu !

Ce poème veut illustrer l'engagement de mariage pris par deux petits cousins à Beaulieu en Languedoc :

L’amour naissant,
L’amour grandissant,
L’amour bienfaisant,
A ouvert un destin de vie à deux
Qui s’est installé dans des jours heureux.

Il est une étoile à la clarté scintillante
Qui a déjà donné tant de joies abondantes.
Mais il semblait vraiment manquer sur le chemin,
Un engagement ouvrant à de nouveaux butins.

Et l’un et l’autre se disaient : c’est pour demain,
Mais des désirs montaient en eux avec entrain,
Ceux de créer un lien fort et indéfectible
Qu’aucune tempête ne rendra destructible.

Le doute s’est effacé de leur temps.
Leur mariage n’était point convenu.
De sa venue, ils en sont très contents.
Le temps du serment d’alliance est venu.

Pins, chênes verts, et thyms réjouissez-vous,
De toutes vos senteurs, embaumez-nous,
Le triomphe d’amour est obtenu.
Le temps du serment d’alliance est venu.

Oh charmant lauriers, vous nous enchantez
Par toutes vos couleurs, nous sommes hantés.
Accourez pour mettre l’amour à nu,
Le temps du serment d’alliance est venu.

Dans la mairie de Beaulieu et dans son église,
La conviction des mariés étaient acquises,
Ce jour est venu, il est celui de l’amour,
Celui d’un symbole d’alliance sans retour.
Leur destin à tous deux était que ce jour vienne,
De sa trace, Vénus en sera la gardienne.

Le vent d’amour vous envoie la voix des aïeux,
Celles et ceux qui ont tant éclairé vos cieux.
Des destins funestes, il libère ainsi les nœuds.
Ils sont présents dans votre cœur, sans un adieu.

Ils ont beau avoir perdu leur fougue et leur vie,
Vos chers disparus sortent de leur flânerie,
Et participent à cette belle vérité,
Que ce mariage concoure à leur fierté.

Au cœur de cette fête, ils sortent de leur nuit,
La fenêtre du tendre amour s’ouvre sans bruit.
Le chagrin s’éloigne ; leur présence est insigne.
Dans votre cœur, elle est bien plus qu’un signe.

Ils vibrent pour que votre amour soit éternel,
Que son évidence devienne votre missel.
A tous vos aïeux, il faut vraiment leur répondre,
Que l’amour partagé, vous allez le refondre.

Ce mariage, vous en êtes les marcheurs.
De votre amour, il renouvelle la fraîcheur.
Qu’il demeure le chant de vos jours et de vos nuits ;
Des doux émois, qu’il ne soit jamais éconduit.

Alors, aimez-vous toujours, aimez-vous encore,
Que chaque point du jour soit un nouvel aurore
Qui chante les chemins étroits et la garrigue
Qui vous inspirent tant, par leur beauté prodigue.

Les chênes verts le disent à la garrigue.
La combe de Roger* vous le dit sans intrigue :
Savourez le ravissement du mot amour.
Aimez, aimez-vous à la folie pour toujours.

* Roger est le prénom du grand-père du marié, tant aimé par ses petits-enfants, qui possédait un jardin sis dans une combe à la sortie du village.