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Jacques HOSOTTE

Le diable contre Halloween

Dans sa demeure où il réside bien blotti,
Le diable se trouve une humeur bien décatie
Devant les êtres humains qui fêtent Halloween.
A tenter le diable, qu’est-ce qu’il s’imaginent
Se dit-il en lui-même ! Ils sont comme des diables,
Eh bien, je vais venir les inquiéter, que diable !

Ils proposent des friandises ou des bêtises !
Je m’en vais donc participer à leurs sottises.
Croient-ils que le vent de leurs actions crée une ire,
Moi Satan, je vais leur proposer des vents pires !
M’imiter ! Ils auraient mieux fait de s’abstenir,
Je vais tant me lâcher et plus me retenir
Qu’ils rangeront tout leur barda et leurs citrouilles
Et qu’ils me supplieront d’arrêter, morts de trouille.

Le diable choisit la demeure d’un notable
Et se présente à lui de manière affable :
Je suis Belzébuth, et voici donc mes bêtises,
Tenant dans une main la hache de Cochise.
L’homme lui dit : c’est donc cela vos friandises,
Allez donc ailleurs proposer vos sottises.
Le diable, désireux qu’on lui rende justice
Et que de toutes ces simagrées on en finisse,
Frappe à la porte d’une maison plus modeste :
Hou ! Je vous promets la damnation et la peste !
Mais où sont vos bonbons lui dit l’homme du lieu ?
Je ne sais pas, répond Satan, tenant un pieu !
Cette porte se ferme à nouveau sur son nez.
Que sont ces vils comportements inopinés
Se dit-il ? Ils ne désirent plus me voir à l’œuvre
Dois-je encore avaler bien des couleuvres ?

Le diable, trouvant son approche artisanale
Se décide à organiser ses bacchanales,
Espérant prendre la place des grands suppôts
De cette fête rassemblant bien des petiots.
Abracadabra, se met à chanter Satan,
Que se réveillent ici les loups garous d’antan !
Que toutes les momies sortent de leurs cercueils !
Que les squelettes déambulent sans écueil !
Un enfant présent se met à rire aux éclats
Devant tant de déchaînements et tant d’ébats.
En son âme et conscience, le diable s’insurge,
Lui qui désirait être ainsi un thaumaturge.
Voici que tombe sur ses cornes la sentence
D’un enfant qui rie de lui en toute conscience.
Le gamin, lucide, lui dit d’aller ailleurs
Pour découvrir quelques autres admirateurs.
Je suis le mal indispensable lui dit-il,
Ma présence, auprès de vous tous, est très utile
Pour votre équilibre, le mal doit rester libre.
Sans quoi, devant le bien, vous serez toujours fébriles.
Laissez nous être des diables, lui dit l’enfant,
Aujourd’hui ou dans notre futur tout autant.
La honte sur le visage, le diable passe,
Et s’éloigne de ce monde la tête basse.

Mes amis, suivez donc cet enfant dans ses pas,
On est le diable ou pas ; on ne le devient pas !
Au lieu de vouloir être possédé par lui,
Dans des moments diables, soyez épanouis.