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Jacques HOSOTTE

Le chevalier et la fée

Il était une fois un tendre chevalier
Qui, avec la vie, n’était pas réconcilié.
Il l’aurait volontiers quitté avec regret
En abandonnant ses bonheurs et ses secrets.
Mais tant de désirs de vouloir aller ailleurs
Coloraient son âme de toutes les couleurs.
Il espérait tant de jardins imaginaires
Bigarrés, chamarrés d’êtres extraordinaires.

C’est alors qu’une fée aux ailes colorées
Se présenta à lui pour en être adoré,
Sur un écran fantastique, en sa maisonnée.
A vous mon tendre ami, je veux m’abandonner,
Avoir des joutes verbales derrière ce voilage,
Lui confie la fée en des termes tant volages.
Je veux de vifs échanges lui dit l’écuyer,
Me confier à vous et oser, sans ennuyer.
Je vois que vous désirez une liberté
Qui vous conduit sur le chemin de la fierté.
Et vous êtes désinhibé, lui dit la fée.
Laissons venir ainsi la douceur étoffée
Par les images que le rideau nous dessine,
Lui livre le paladin que l’amour fascine.
Au sein des fumées, je me sens plus attirant,
Sans être pressé, je suis votre soupirant !
Oh ma dame, auprès de vous je suis en attente,
Et mon espérance fébrile est toute fervente !
Dans la magie, nous sommes dans la séduction.
La patience rédemptrice est notre instruction.

Nenni lui répond la dame aux mille clochettes,
Il faut libérer l’espérance de ses dettes
En nous ouvrant le chemin de la récompense
Dont il ne faut accepter aucune dispense.
Mais quel est-il tonitrue le preux chevalier ?
A ne se promettre rien, on attend donc rien,
Et le bonheur est bien là, répond le vaurien.
Nenni, murmure avec aménité la fée,
Le désir de se voir en sera étoffé
Et s’il ne fleurit pas, l’oubli s’installera.
Pour qu’entre nous s’épanouissent des hourras,
De belles rencontres, il nous faudra entrevoir
Elles seront vécues sans aucun sens du devoir.
Je t’offrirai la sève de mon bel esprit,
Nos partages donneront lieu à des écrits.
Les beaux moments entre nous seront des prairies
Au sein desquelles nous irons à la frairie,
Lui lance la fée, à la grâce abandonnée.
Je comprends, dit l’écuyer caparaçonné :
Contre l’absence, il faut mener une vraie ligue
Il faut donc vouloir les rencontres avec brigue.