L'appel du silence
Il était une fois un homme vraiment brillant
Son malheur fut qu’il était un être galant,
Un jour, voulant aider une très jolie femme,
La vie pour lui devint un véritable drame.
En aidant la jeune femme, il fut roué de coups,
Par des hommes qui s’en prenaient à elle, tels des loups.
Après cet épisode, il devint aphasique,
Et s’installa dans le silence, en amnésique.
Ainsi, il fit le désespoir de tous ses proches,
Qui, n’y pouvant rien, se firent beaucoup de reproches.
Et puis, alors que le temps déroulait son cours,
Il surprit son alentour, car, dans son silence,
Il sembla bien qu’il voulait tenir des discours,
De ces mots qui en disent plus que des sentences,
Aux harmonies sans voix qui fleurissent les cœurs,
Et poussent les émotions à chanter en chœur.
Un autre jour, notre homme fit une belle rencontre,
Un médecin, une équipe passionnée, rebelle
Contre les démarches médicales habituelles.
De tous les anciens dogmes, ils allaient à l’encontre,
Pressés de voir sortir du silence sans fin
Ces êtres sans vie apparente et sans chemin.
Par la musique, les silences furent bannis,
Ouvrant au langage silencieux l’infini.
Par ses yeux, par ses gestes, cet homme brillant
Exprima, au-delà des mots, des mots ardents
Que son entourage pouvait alors comprendre.
Pour l’aider dans ces voies nouvelles à mieux apprendre,
On créa pour lui un instrument de musique
A la structure et aux formes pas très classiques.
Aujourd’hui, pour lui, le langage silencieux
Est plus que ses mots. Ses silences audacieux
Sont le sanctuaire de son intelligence,
Creuset de partages émouvants, loin des absences.
Que faut-il retenir de cette histoire vraie
Afin qu’elle sème en vous une belle roseraie.
De vrais silences peuvent être des paroles
Qui peuvent être en notre cœur des paraboles,
Sources de réflexion et de clairvoyance.
Mais pour cela, il faut leur demander audience.
Le silence est l’âme vive des émotions
Qui, en nous, reposent sur mille partitions.
Il est le chef d’orchestre qui les interprète,
Faisant d’elles des aurores boréales, en esthète.
