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Jacques HOSOTTE

L'amitié

Tant de choses ont été dites sur l’amitié,
Est-il encore utile d’y être initié?
D’en faire son éloge avec parcimonie,
Je vais vous le proposer sans cérémonie.

J’ai connu quelques amitiés par intérêt,
De celles, bien sûr, qui ressuscitent sans arrêt,
Lorsque de vous un si bel ami a besoin,
Puis, la chose faite, vous laisse dans le coin.

J’ai connu l’amitié guidée par le plaisir,
J’y ai connu tant de ciels lumineux et clairs,
J’y ai été traversé d’émotions éclairs,
Mais, l’intérêt passé, il fallut en sortir.

J’ai connu l’amitié sincère et véritable,
Qui, des désaccords, en tous lieux, n’est pas comptable,
Qui brille en votre cœur, si inconditionnelle,
Et enfante une relation vraiment fraternelle.

Mes ami(e)s, je les aime et je les apprécie,
Je les admire aussi, sans le souffle d’une ombre.
Ils en font tout autant. Je les en remercie.
Notre amour, notre amitié sont les veines du même marbre.

Je peux être triste avec eux quand ils le sont,
Me réjouir de leurs succès nombreux, sans façon.
J’ai besoin de les voir une fois, deux fois par an,
Bien davantage, dans les doux transports du temps, tout autant.

J’ai livré bien des confidences à mes ami(e)s,
Sans crainte qu’ils ne trahissent cette confiance.
Auprès d’eux, les jours heureux se sont affermis,
Qui nous lient en une continuelle alliance.

Aimer d’amour une amie est pure folie.
Une vraie amitié vaut mieux qu’un amour léger.
Dans la relation amante, l’amitié s’oublie,
Alors qu’un ami, jamais, ne pourra changer.

Mais il m’est aussi arrivé de me tromper,
Car des soi-disant amis se sont éloignés,
Alors que des agressions étaient dirigées,
Contre moi, dont ils voulaient vite s’échapper.

J’ai vu partir des amis par l’ordre du ciel,
Qui laissent en mon âme des émotions cruelles,
Que seuls les souvenirs vifs de notre amitié
Ne peuvent réellement ôter qu’à moitié.

J’ai vu poindre des amitiés ambitionnées,
Dont le cours fut brisé par la grande faucheuse.
Le savaient-ils que je la voulais couronnée
Des mille feux d’une relation affectueuse?
De combien de douleurs ma peine fut suivie,
Désarmé devant leur perte fatale de vie.

Ton saint nom ne nous conduit jamais à l’ennui.
Tu demeureras toujours dans le cœur du sage,
Nous offrant à l’envie des bonheurs en partage.
Il faut être digne de ton nom, en ami.