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Jacques HOSOTTE

Je rêve de musique

La musique, tel un aigle, fond sur mon être
Et fait voir en mon âme des visions champêtres.
Souffle en moi le vent violent de mes émotions,
Dont les nuits ne peuvent dissoudre la potion.

Tu fais souffler en moi des harmonies ailées
Aux mille et un murmures et clameurs si mêlés.
Près de toi, des frissons, en ma tête, s’écoulent.
Ils vibrent en des chants d’amour qui sont une foule.

Tu cries mes désirs et éblouit mes espoirs.
Des vents frais de la joie, je peux tout entrevoir.
Je veux t’écouter ici, encore et toujours.
Je veux pouvoir frémir devant toi chaque jour.

Mais où es-tu donc passé ma si tendre aimée ?
Par la faute d’un virus, je suis affamé.
Je ne peux plus chanter en des lieux enchantés.
Je ne peux plus vibrer. Je suis épouvanté.

Je rêve de belles musiques
En être bucolique.
Je les désire sans artifice.
Soyez mon calice !

Demeurez ma douce compagne,
Qui, dans les joies et les peines, m’accompagne.
Mes songes de vous sont des jasmins parfumés
Dans mon jardin intérieur ainsi embaumé.

Je vois en vous de douces fées
Faisant virevolter leurs clochettes dorées.
En vos sonorités, les instruments sont des trophées.
J’entends du cornet à bouquin le son brillant.
J’entends la voix chaude du duduk consolant.
J’entends des grandes orgues la toute-puissance.
Je veux que vous soyez ma source d’abondance.

Mais ce n’est qu’un rêve qui souffle dans le vent
Tes bougies qui s’éteignent maintenant souvent.
Mon cœur saigne beaucoup. Il est dans la détresse.
Il veut que vous soyez à nouveau ma maitresse.

Oh musique, je veux que tu te réveilles
Et que ne s’effacent plus toutes tes merveilles.
Je veux que de toi mes jours et mes nuits s’enivrent,
Que de ce virus assassin tu me délivres.

Oh de toi, je veux écouter les symphonies.
Qui feront de moi un humain en syntonie.
Je veux me réfugier dans tes sources fécondes
Et vivre libre sous ta lune vagabonde.

Mais suis-je donc toujours dans les serres d’un rêve ?
Avec ce virus je veux signer une trêve.
Oh musique, sois pour nous l’aigle majestueux
Dont le cri ardent chante les jours vertueux,
Dont le vol flamboyant ouvre à l’espoir la voie
De pouvoir revivre intensément avec toi.