Tu te feras si petite Que tu tiendras dans un flacon Dans une boîte pour flocons De neige ou pour fard à paupières Dans un simple carton De canettes de bière
Et puis il t'adviendra Qu'un jour quelqu'un te dise Qu'il te faudra vivre penchée Comme la tour de Pise
Tu veilleras alors A rapetisser encore Un peu
Et tu te logeras Où sont les gens heureux Qui se cachent du monde Dans un dé à coudre Dans le creux d'une oreille Dans la fente d'un mur Ou dans la fêlure Du cerveau d'un poète
A chaque occasion Qui me sera donnée De te parler T'écouter T'embrasser Je te prendrai du bout des doigts Avec d'infinies précautions