Tu es appelé à traverser en courant Les pièces vides de ce que fut ta maison
Elles ressemblent un peu A des hangars Où des mouettes à peine rieuses Viennent se rassembler Parce qu'elles ont su l'absence des hommes
Le jardin est en bas du regard Avec son étang minuscule Entouré de moellons clairs
Tu t'infiltres en ce lieu Que tu veux absorber Et que je veux taire Craignant le ridicule
Dans ta course à l'étrange Tu atteins le grenier Tu l'imagines plein De survivances amères Et de souvenirs plus doux Caressant mélange Qui va te rendre fou
Veux-tu forcer à se taire L'indomptable lucidité Si belle pourtant ce soir d'été
Effrayé Essoufflé Déçu Tu demeures à jamais L'infatigable traceur de routes tremblantes