Tandis que je parle Aux rochers de la plage Du sang versé par les soldats Des corps perdus Captifs des flux De l'océan Qui ont péri dans les naufrages Tandis que j'évoque Les misères du temps Des amoureux naïfs La main dans la main Se content fleurette Dans les vagues premières En fixant l'horizon Sans cesse repeint Par les heures du jour Inconstantes comme l'amour Et comme le discours Des mouettes Et des goélands
L'éternité à parler franc N'est qu'une ombre avachie Qui se fond dans le ciel Et puis qui disparaît Quand descend la nuit Ou se construit le jour
Les amoureux transis N'ont d'yeux que pour eux-mêmes Pour leur propre destin Qu'ils se fixent aujourd'hui Et qu'ils croient éternel Mais qui périra demain Comme éclate l'écume Qui se mélange au sable Et se fond dans l'oubli