J'étais alors en mon adolescence Et je hurlais mes vérités Sans la moindre vergogne Avec la fatuité De l'imbécile heureux Qui vient de surgir de l'enfance
Je méprisais la multitude Et comme un ivrogne Trop plein de lui-même Je vomissais mes certitudes Les balançant Avec la fierté Et l'arrogance De l'ignorant J'étais alors en mon adolescence
Vaille que vaille J'ai pris de l'âge Et des cheveux blancs à foison Devenu vieux Le doute m'assaille Et je m'accroche au bastingage Du frêle esquif De ma raison