On taille les grêles Et les rosiers Et les stèles Et les crayons Mais on grave aussi les noms De cadavres défraîchis Dans la pierre vulgaire Ou dans le marbre poli
Avec le temps qui passe Ils s'effaceront A l'ombre de cyprès Dans l'opacité Glauque d'un cimetière
A force de tailler De graver De laisser Son empreinte Ou sa trace Jusque sur le papier Si fragile qui jaunit Puis qui tombe en poussière L'homme a fini Par se croire immortel