La ville est froide comme un linceul La ville est vide Je reste seul Et je marche dans l'unique Direction indiquée
Sur le poteau planté A la croisée des chemins Il n'est qu'un lieu qui se trouve mentionné En toutes lettres On y lit Destin C'est là que je vais
De temps en temps Je me retourne Affaire d'observer Les maisons qui rapetissent A mesure que je m'éloigne Et je traverse des bois Des campagnes Des talus Des fossés inondés
Irrésistible envie de crever Sans que quelqu'un n'intervienne Il n'est du reste ici qu'une seule âme en vadrouille La mienne
A quoi bon dire le vide La lande est riche de senteurs Et mon âme déborde de malheurs A quoi bon laisser des mots Que personne ne lira Pas même moi qui supplie Le ciel de mettre un terme A mon errance
Voilà des jours et des semaines Que je ne croise Qu'un chien Une pie sur une fontaine Une fillettes assise En équilibre instable Sur la margelle d'un puits Un manège forain Des enfants qui jouent Dans l'innocence de leur âge
Pas un individu Pas un seul Qui ne me tende la main Ne me salue d'un coup d'oeil Pas un sourire Pas l'ombre d'une compassion Je cherche par discrétion