Comme une fleur flétrie Une orange pourrie Qui monte et descend Sans fin l'escalier Mais feint parfois De s'arrêter A tel ou tel étage On s'accroche à la rampe De bois clair Guetteur de toutes Les résonances Imaginaires ou pleines D'étrange vérité
Ici le temps semble contraint A virevolter jusqu'à Ce que tremble la main Toujours mal assurée
On se dit à soi-même Qu'as-tu vu dans l'ombre Du palier du troisième Qu'est devenu Le paillasson du premier
Lassitude et vérité Sur les marches nous guettent Dressées dans l'ombre Comme des vigiles Qu'on aimerait leurrer Mais qui se complaisent Au jeu de l'amitié Que l'on sait fallacieuse Et n'ont de cesse de scruter Nos heures douloureuses
La cage d'escalier Regorge de visages Et d'images grimaçantes Parfois monstrueuses Qui montent la garde
Frapper aux portes Est peine perdue Démarche hasardeuse Toujours incongrue
Alors on descend Puis on remonte A défaut de tourner en rond
Le sol en contrebas Se revêt des couleurs Fadasses du plafond
On ajuste la veste Et puis le pantalon On redoute comme une peste Le craquement des souliers