Jeune homme singulier Te voilà prisonnier Des relents nauséeux De l’étang que naguère Par hasard en Te promenant Tu déclaras conforme A ce que tu cherchais Pour y passer ton heure dernière
Maintenant que le vent Vient siffler ici même Comme un avertissement Tu hésites Tu hésites Quelque chose te retient Te freine inconsciemment
Et tu t’en vas Ce sera pour une fois prochaine Pour ce soir tu retrouves ta peine A la honte mêlée Mais comme promis Je me tairai Quoi qu’il advienne
En attendant l’aurore Je te lirai Nerval Apollinaire ou Desnos Aragon ou Prévert Ensemble et sans déguisement Nous nous rendrons au bal Des grands poètes morts Qui gisent depuis longtemps A plusieurs pieds sous terre