Je reconnais mon pays A la couleur des choses Aux jardins minuscules Où poussent quelques roses Précieuses comme Des bijoux dans un écrin
Je reconnais mon pays A ses accents étranges A ses forêts du sud Opaques et massives A ses plages du nord Balayées par le vent
Il m’arrive parfois Comme en pèlerinage D’y chercher mais en vain D’anciennes images Quelques traces encore vivantes De mon jeune âge Qui surgiraient soudain D’un parc public Ou de l’arrière-boutique D’un magasin
Mais de la vie Si pleine autrefois Il ne reste plus rien Qu’une coquille Désespérément vide