Je m’habitue au décor Aux costumes Aux personnages Au carton-pâte Au faux or
Je m’habitue aux brocards Aux lazzi Aux murmures Aux quolibets Aux insultes Aux injures Au regard interrogateur Des promeneurs Qui me voient assis A califourchon Sur l’un des lions Qui montent la garde Au pied Des escaliers Du Palais de Justice
Je m’habitue à toi A ton rire moqueur A tes manies A tes caprices A tes propos accusateurs A ton indifférence Au gré de tes humeurs
Je m’habitue aux contes A dormir debout A la neige en été Au blé mûr en hiver A la résignation Au silence Et à cet entonnoir Qui distingue les fous Du monde ordinaire