Parfois le soir les lumières chantent Un air connu des années trente Et les rideaux s’enflamment alors Comme les coeurs amoureux Sous les yeux ahuris
Nous nous cachons un peu Pour qu’en paix notre âme Se refroidisse Et que nous portions Sur les choses un regard Lucide et détaché Capable d’un seul coup D’éteindre l’incendie Dans la chambre rêvée
Quand au-dessus des collines Au lever du jour Le soleil à son tour Commence à s’embraser Nous retrouvons penauds La rigueur empesée Des lois mesquines De la réalité