Il dit qu'il est venu Pour dénombrer les morts Qui sont tombés la nuit Sur le champ de bataille
Au milieu de l'hiver La lumière pâlit Les jours sont revêtus De leur frêle parure De neige et de sang mêlés Les heures claires se raréfient Il faut se hâter Presser le pas
Sur la terre durcie La paix du jour Est de courte durée
On le croirait glisser Entre les déchirures Du ciel ensanglanté Par le soleil couchant
La cendre et la fumée Planent comme en novembre Le brouillard filandreux A la surface des étangs sourds Et des rivières endormies
Il dit que la guerre N'en finira jamais Que les portes du ciel Grincent comme le portail Du jardin de la cure Et que l'homme par nature Sera toujours mauvais