Entre la rive-délire Et la rive-raison Les mortels chaque jour Et dans les deux sens Traversent le pont
Le fleuve ignore Absolument tout Du manège des vivants Et n’a que faire A parler franc Du destin de ceux Qui par désespérance Se jettent parfois Dans la noirceur De ses profondes eaux
Nuit et jour on l’entend Rouler dans son lit Sans jamais observer Un moment de silence