Deux fenêtres ouvertes Laissent échapper les cris Issus pour les uns des ardeurs du plaisir Et pour d'autres des affres Des douleurs infinies
Mais qu'importe puisqu'au soir La rue La cour Et le jardin Se fondent sans brocher Dans la lumière exsangue Des limbes de la nuit Et que tout s'entremêle Si confusément Que l'on ne distingue plus Le chant des oiseaux De la mélopée du vent Ni l'appel au secours Du râle d'un mourant
A l'aube on le sait On ferme les fenêtres Et la vie Redevenue banale S'offre un nouveau visage Impavide comme Un masque vénitien Lisse Glacial Et sans âge