Le caillou n’entend plus Le bruit de la rivière La mésange est sourde Comme un pot
Sur le sol rouge les sabots Plein de paille pourrie Vomissent l’hiver Qui n’en veut pas finir L’univers est déréglé
C’est la curée C’est la curée S’exclame un faux prophète En tirant à deux mains Les ficelles usées D’une marionnette Désarticulée
Un discoureur imbu De lui-même prétend Que dans la neige rougie Par le sang des martyrs L’ombre d’un espoir Vient soudain de surgir Comme une fontaine D’eau chaude Dont la vapeur devrait Inéluctablement Nous isoler Du monde Et nous couper du temps Comme ces émollients Qui assouplissent le tissu du cœur
Alors attendons Que la saine patience Résiste aux longues heures Qui nous attendent A chaque tournant