Regarde voilà Un nouveau mort qui passe Dans son joli cercueil
Les chevaux qui l’emmènent Toute l’année se plaignent Du vent De la pluie Du soleil cuisant De la neige Du verglas C’est ainsi les chevaux Ça ronchonne tout le temps
Toi aussi d’ailleurs Et moi de même Pourquoi faut-il que seuls Les morts ne récriminent pas
On les conduit à la fosse Le curé marmonne Des mots de circonstance Qu’il connaît par coeur Le fossoyeur attend De reboucher le trou
La famille vêtue de noir Se retire en silence Puis s’engouffre dans Un estaminet Question de boire A la santé Du cadavre encore frais Qui s’en fout