Bien triste métier Qui consiste les soirs De pleine lune A hurler avec les loups A mêler son désespoir Aux noirceurs du ciel Puis à baisser la tête Pour récolter des sous Que des passants apitoyés Laissent tomber Dans une écuelle
Les dieux sont lâches Et n’ont d’autre plaisir Qu’à vous mettre à genoux
Parfois de la brume Surgit une voix Qui vous invite à Changer de trottoir
Dans la grisaille du jour Vous devinez le pont Qui enjambe le fleuve Et retient l’attention
Mais le franchirez-vous Sans hésitation Au fond de l’eau parfois Le limon semble doux