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Jac BARRON

Paris

Les pigeons fendent les gris de la ville,
Bombardent l'asphalte de vert et d'or
Ils s'empressent de n'exister qu'un temps,
Comme l'habitant.

Parfois, ils se gonflent d'orgueil sur un pied
Au milieu des passants, somnolent, le bec rentré.
Ils sucent les pavés,cherchent le souvenir
D'une terrasse où le soleil reluquerait le vent.
Un jour meilleur, au chaud, il attend.
Comme l'habitant.

L'oeil sur l'épaule,deux pattes amputés,
Ils déambulent sans talon, heureux, sales, sexy.
Essorant leurs robes dans une flaque mazoutée
Ils redoutent comme la peste
La soie et les cris des enfants.
L'habitant.

Parfois traînant,
Parfois gênant,
D'une patte, ils prennent le métro.
Arrogants.
En vrille,engoncés dans les stations
Ils veillent sous les douves carrelées.
Repèrent les ventres malades des soirées,
D'un coup, ils plongent comme des rats affamés
Leurs becs sur le trottoir fumant.


Ils s'aiment en dansant, la gorge pleine.
Finir la journée dans une pirouette
S'essouffler et mourir en roucoulant sur les flancs.

Quand la pluie traîne son rideaux épais
Leurs corps rampent et tremblent sous les gouttières.
Sans paupière, l'œil clignote.
Et pleure sur un banc.
Comme l'habitant.