Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

J Ciaude DUMOLIN

Vieillesse.

Toi l'intrigante qui enfonce ma porte,
Toi l'outrageante qui rapide et forte,
Dans tes bras me serre sur tes seins distendus,
Me refuse le venin des plaisirs défendus.

Je t'ai reconnue, car ma peau froissée se plisse,
Sur mon corps j'ai dû joindre une chaude pelisse,
Pour calmer ces maux tenaces qui s'installent,
Et font que des gamins me traitent de bancal.

Couvre-moi la face, cache-moi l'avenir,
Mon passé s'efface et commence à ternir,
Le pont si fragile des souvenirs se lézarde
Et se teinte, de sombres lueurs blafardes.

Quand la sagesse de l'âge, celle qui apaise les sens,
Quand les revers à la vie donnent un tout autre sens,
Alors s’immiscent des regrets, combien inutiles,
Qui accordent aux choses une vision futile.

Moi qui ai cru toujours, savoir avec raison,
Travailler et dispenser en mon humble maison
La sagesse, la paix, le respect des valeurs,
Aujourd'hui je doute et entrevois des leurres.

Vieillesse ! Pourquoi n'as-tu dénoncé avant, 
Ces beautés éphémères, tous ces sables mouvants,
Qui rident les âmes et creusent les désirs,
Provoquent l'amertume et de vils plaisirs ?.

Alors que le bonheur est à portée de main,
Subvenir à aujourd'hui, sans penser à demain,
Le rire d'un enfant, voir éclore une rose,
La pureté vraie n'est, parfois que simple chose.

Mais la roue de la vie, sur l'axe déroulée,
Finira par ployer avant de s'écrouler,
Dans l'obscur abîme creusé par le destin,
Où il n'y a plus de fêtes, ni de festins.

Vieillesse, viens je t'attends, je suis prêt,
D'espoir je n'ai plus, il n'y a plus d'après,
Mon corps plus déçu que mon âme encore,
Craint bien plus ton courroux que celui de la mort !