Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Israel Jacob Baruc MEKOUL

Judas

Alors que la peur s’abat et s’ébat
Du vent violent qui monte des oliviers
Sur la table de la dernière rencontre
Un monde va se déchirer sans leviers.

Ce monde qui se regarde circonspect
Se demandant « est-ce moi Seigneur »
Est un vaste enclos de pourriture, Seigneur
Qu’il valait mieux tenir secret dans l’irrespect.

On est gens de Jean quand rien n’est sérieux
Mais dès que le sérieux a besoin d’être sérieux
Faut voir sur les visages devenus tristes et amers
Le refus simple et niais d’honorer notre terre.

Ce n’est pas chez nous, chez moi que sous la croix
Des malheurs, des humiliations que vous verrez Jean
Recevant du Christ le signe de fraternité et de maternité
Jean, c’est malheureusement, le fils de l’autre croix.

La croix du succès, la croix de la mobilisation
La croix de l’orgueil général préservant pour les siens
Tout ce qui est utile même en prenant chez les autres, leurs
Jean, « Voici ta mère ». illustre mot de réconciliation.

Chez nous, c’est chez nous que sur la table
Se trouvait le meurtrier qui nous empêche de rêver
Ainsi donc, on voit assez de Judas prendre du sou
Pour torpiller des efforts utiles à tout un trou.

Le trou, notre terre est un vaste trou béant
Sans développement, sans investissement
Croupissant dans l’âpre réalité de la corruption
Incapable de concrétiser l’unité de son rayonnement.

Vous paraît-il normal qu’à la rencontre des leaders
Un leader envoie plutôt un simple messager
Qu’attend-on donc des regroupements fades
Si ce n’est de tourner en rond sans avancer.

Il faut que ça change. Mais est-ce que ça change
Si les décideurs ne sont pas les premiers entreprenants
Mais est-ce que ça change, amis des vers
Si tout le monde fait comme si rien n’était utile.


Autre chose est de signer des engagements
Autre chose est de voir ces beaux engagements
Prendre effet et bénéficier à tous
Dans l’esprit que tout le monde rêve.

Rien n’étonne donc de piétiner, de piétiner
De se laisser piétiner, d’accuser le piétineur
De sourire quand on vous piétine, de piétiner
De piétiner, de piétiner, de piétiner, trois fois.

On en a marre d’être piétiné à tous les instants
Nous, nous ne voulons venir piétiner les autres
Nous, nous voulons qu’on cesse de se piétiner
Pour regarder comme les amoureux d’un seul côté.