Le Loup et l'Etoile solitaires
Loup solitaire, errant dans la nuit.
Autrefois brûlé et maudit
Par ce soleil dont il avait tenté
De s'approcher d'un peu trop près.
Une lueur déchire ses ténèbres,
Le détourne de ses pensées funèbres.
C'est une étoile du firmament,
Un astre qui luit doucement.
Il cherche à l'atteindre, attiré,
Emprunte un chemin, oh combien familier,
Qu'il aimait parcourir jadis,
Où ses fantômes du passé surgissent.
Ces souvenirs qui le hantent,
Ceux d'une lumière céleste, éclatante…
Et puis le désespoir, l'abandon,
Sa chute vers un abysse sans fond.
Tiré de ces sombres pensées,
Le voici près du ciel étoilé
Admirant l'astre solitaire
Baigné de son éclat millénaire.
Cette douce flamme qui le réconforte
Se faisant de plus en plus forte,
Il tend l'oreille, écoute
Et, levant les yeux vers la voûte,
Aperçoit, portée par le vent,
Une étoile, son étoile qui descend.
Sphère lumineuse, mystérieuse,
Se posant près de lui, silencieuse,
L'inondant de son éclat d'argent,
Dispersant l'ombre et le néant.
Pourtant émerveillé, il a peur.
Peur de ses ténèbres, de sa noirceur,
De son instinct de tueur,
Des démons enfouis dans son cœur.
L'idée qu'une si pure clarté
Puisse, par sa faute, s'éteindre à jamais
Il ne peut le supporter,
Et supplie l'astre de s'en retourner
Au firmament, dans sa demeure sidérale
Où il ne peut lui faire de mal.
L'étoile lui offrit avec douceur
Ces mots qui se gravèrent dans son cœur.
“Noble animal, j'ai vu ton profond chagrin,
Et la peur que tu portes en ton sein.
Ne laisse pas ton passé te détruire,
Tu dois cesser de fuir.
Tu mérites le bonheur et la clarté
À la place de cette noirceur glacée.
Ma lumière est éternelle
Car je suis fille du Ciel.
Tu n'as pas à te craindre,
