La fièvre est lente à étendre sa lassitude Au bord du ruisseau rieur qui se souvient De tout et de partout où tu es tombé ivre Saisi par ton sang fluide et vif Les yeux embués de soleil lourd
La fièvre est lente mais elle passe La terre durcit sous tes pas et fixe tes traces Au pays du loup tu voyages depuis toujours Les yeux mi-clos lanterne en tête innocent C'est l'heure d'apaiser les rougeurs du temps Tu as trouvé ombrage au creux de ton écorce Tu ne crains pas le froid venu de la plaine
Là tu peux retrouver l'homme que tu es Celui qui ne se cogne pas aux portes silencieuses Il t'attend depuis longtemps il connaît tes saisons Comme un souffle il entre en toi Comme un souffle il te soulève et t'arrache à la peur