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Hassan BEJJA

Enfance.

Tôt, chaque matin, les poumons clairs et joyeux,
Je quittais, si léger, la maison paternelle.
S'étendait alors, devant moi, comme éternelle,
La douceur, toujours placide et fraîche, des cieux.

Innocent et nonchalant, joueur et distrait,
L'enfant crédule, à peine âgé de cinq années,
Cueillait, tellement heureux, des feuilles fanées,
Des branchages morts et des fleurs dans leur attrait.

Son corps ailé, dans cette atmosphère extasié,
S'envolait, bercé par de mystérieuses brises,
Vers des vapeurs immobiles, blanches ou grises,
Soulevé par un coeur de ces jeux rassasié.

Puis, la nuit tombée, je retrouvais mon festin :
Mon chat gris cendre, ainsi que ma chienne rousse.
Trottant sur le tapis, comme sur une brousse,
Ils regardaient ce chérubin, don du destin.

Au bout d'un fuyant moment, comble de bonheur,
À coup de maints amusements et de caresses,
Le petit royaume, alourdi de ces ivresses,
Cédait à son sommeil qui était là, guetteur.