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Hafid ADNANI

On m'a dit que j'étais absent

On m'a dit que j'étais absent
Le jour est la montagne s'est déchirée
Et on a dit les mêmes paroles
Au poète assassiné

On m'a dit que j'étais absent
Le jour où la montagne s'est déchirée
Où l'amour est rentré dans le coeur des hommes
Où tous mes semblables se sont réconciliés
Dans l'ivresse et l'adoration du monde

Rentrez dans nos maisons
Buvez notre eau et ramenez votre vin
Adorez nos femmes et enseignez nos enfants
Plus de barrières metalliques sur nos coeurs
Vous êtes nos frères et notre sang

Prenez les enseignements de nos anciens
Ils sont à vous
Vous en ferez bon usage
Vous êtes des nôtres et vous nous honorerez
Autant que nous vous honorerons


On m'a dit que j'étais absent
Le jour où la montagne s'est déchirée
Où ceux qui sont venus étaient beaux
Les yeux rayonnants et l'allure fière
Faire le bien avec nos coeurs
Et nous rendre meilleurs

Mais le vent a tourné soudain
Et la montagne a averti le fellah
Elle s'est scindée en deux d'émotion
Elle pleurait notre terre et nos ancêtres
Elle ne voulait pas disparaître
Dans l'ombre des envahisseurs
Elle ne voulait pas appartenir
A cette nouvelle vague noirâtre et menaçante

Je n'ai pas vu le déchirement de la montagne
Et j'ai pensé que cela n'était pas le mal
Que cela avait des raison d'être
Et que les autres ont pu penser le bien
Ont pu tenter le bien

Cette montagne aujourd'hui me fait pleurer
Quand je la regarde dans le vent
Ta jeunesse nous a séparés, me dit-elle
Maintenant tu peux voir mes blessures
Et mesurer mes ulcères
Les autres, tes ancêtres, ont été bien braves
Ils ont cru bien faire
Ils n'ont pas eu le choix ensuite
Ils ont été contraints
Ils ont été compromis

On m'a dit que j'étais absent
Quand la montagne s'est effondrée
Aujourd'hui, il faut la reconstruire