A genoux, les mains jointes, aux pieds de son lit, Ses yeux fatigués sont peuplés de visions infernales, Alors l’innocente enfant en toute sincérité prie Pour gagner son Paradis, et ce monde idéal ;
Dont ses parents vénérés, autoritaires et pieux, Lui parlent sans cesse sur un ton couvert de menace, Alors elle veille à en avoir les larmes aux yeux Se refusant le repos dans ce lit qui chaque soir la glace,
Serrant son chapelet dans ses mains encore tendres, Elle attend bien longtemps un signe des cieux, Pour pouvoir enfin aller s’étendre, En ayant donné tout son amour à son bon Dieu,
Mais chaque fois l’inévitable fatigue la submerge, Alors son père adoré la porte jusqu’à son lit d'enfant, A la lueur faible du chandelier et du cierge, Que sa mère porte en la regardant dormir angéliquement.
