Vos
poèmes

Au tournant du chemin le vignoble est courbé,
Et les précieux cépages nous arrivent aux pieds.

Les rangées noires et rectes de cette vague épaisse,
Dessus la neige brillante, cette mer, là, pressent

Le regard porté loin sur la bise d’Aquilon :
Le breuvage est parti et les fruits de saison

De la Champagne dorment invisibles en crayères.
Glacée, la mémoire demeure aux vendanges dernières.

La vie volée, radieuse, et gorgée et prospère,
Coule en mélancolie, mais acide mais amère.

Trois années, un abysse, nourries de soins, d’espoir,
Du butin fait de grains, cultivés pour valoir,

Sur cette terre à boire, un breuvage nouveau,
L’or aux arbres est trouvé sur cette combe en berceau.