Etat d'âme d'abstraction en quête de l'amour
Le néant retentit comme dans une chambre froide;
L'angoisse frêle supplie aux filets de mon âme.
L'apprendre qui partout fait part de la lumière,
Ici broie, détruit tout, traque, pique: qu'âcre pierre.
Le pressoir plein de feu, le pétrin qui écrase,
La parade de vie, la parole aliénée:
La mort environnante patrouillarde et claironne
Son arrivée secrète dont l'ambiance cotonne,
De vide, d'a-venir, désespère, abandonne
L'état piteux de l'âme: la vérité sans larme.
La maudite diction, le rire pire du furieux,
Le calcul-massacre et galleux et la glaise,
La pollution toxine, les narines les yeux,
Tout pue, courre et s'évade dans un monde qui prie peu.
Viens divine engelure: mets bien l'homme à son froid!
Qu'il gémisse un son dur, qu'il détaille son amour,
Que se rangent les vautours, qu'ils réchauffent
Son coeur-glas.
Aux posters de grimaces, réponds, toi, d'un sursaut,
Où tout rime, prend patience, verbe aimer, initial
D'une liberté muette, gratuité qui sait tendre
Son coeur intelligent, embrasser la nuit noire:
Qu'en chacun des points morts, désertiques, germe espoir;
Chez l'enfant chez la mère, du plus jeune au vieillard,
Aux oreilles du corps, aux cordes enfouies de l'âme.
