Blason sur l’œil unique d’un pirate
Le jour nouveau lève. II ouvre son rideau,
Il pose son manteau ; la nuit noire achève
Une course chaotique. Mais caché, absent,
Las, inexistant de l’ambiance gothique,
Il surprend les masses d’objets répandus
Sur l’espace connu de la chambre basse.
Soigneux, deux géants dix-huit fois sa taille,
En ôtent les écailles, dépôts larmoyants.
Alors, dieu paré, seul, incontestable,
Régent admirable des lueurs dorées,
Balaie l’étendue. Les couleurs naissantes
Variables et changeantes captent Iris ému.
Des compositions, des bouquets unis,
Tour à tour choisis, à la fois, par ration,
De la côte, de l’Ile, des rocs, des futaies,
Le domaine paraît empire sous ses cils.
La vitre translucide de la vieille chambrée,
Est au Capitaine une seconde cornée.
Face dure, pâle, ornée d’un carré de laine,
Témoigne sage, terrible. Le dieu solitaire,
Bleu métal, fait taire, de frayeurs ses cibles.
Envieux des trésors, des butins bénis,
Des victimes la vie, pour la guerre pour l’or.
Son gémeau creux sourd, tribu de campagne,
De la violence magne, des voiles, son cœur lourd.
