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Giovanni BENINI

Nos corps fragiles

Tes yeux comme la foudre au fond des bois hantés,
Tes yeux comme un éclair de rubis envoûté ,
Tes yeux ensorcèlent mes jours hallucinés,
Tes yeux dans mes peurs nocturnes d’être égaré,

Tes mains ces belles corolles de chair humée,
Tes mains qui arrêtent l’aurige des journées,
Et tes bras, ces jeunes boas qui emprisonnent
Mon cœur ivre comme ces fiévreux saxophones,

Tes hanches qui roulent tel un vaisseau lancinant
Sur la mer des passions où s’abolit le temps,
Tes cuisses d’anémone ouvertes aux murmures
D’une éternité où flambe un soleil d’azur,

Tes fruits de grenadier aux saveurs de miel blond
Dans la blanche vallée aux mille frondaisons,
Et cette étoile rose au milieu de tes vagues
Attire mes rêves captifs de tes madragues.

Tes cils en papillons qui heurtent la fenêtre
Où se mire l'ombre de mes jeunes années,
Tes cheveux de lilas quand les vents s''enchevêtrent
Glissent dans les torrents où plongent mes pensées.

Tes lèvres d'éventail exhalent des aurores
Et sèment la rosée sur ma bouche alanguie,
C'est un nouveau printemps orné de bourgeons d'or
Au fond de ton regard où errent mes envies.

Ce merveilleux visage en son dépouillement,
Divine blessure, trace du transcendant
S'en vient me libérer du sombre labyrinthe
Où je m'étais perdu dans mes vaines complaintes.

Et nos corps fragiles en leurs gestes d’amour
Tissent la légende d’un perpétuel retour,
A Venise, à Vérone, à Genève ou Carthage,
Toujours, ils chercheront ce continent sans âge.