Les sortilèges de la nuit:Ce que disent les fantômes
Quand l’hiver souffle loin ses fantômes de neige Qui clament dans les vents leur frileuse démence Les troncs décharnés grincent comme un vieux manège Les serres des branches se contorsionnent immenses
L’effraie des clochers secoue son linceul Puis siffle les spectres de l’heure fatidique La lune projette son aura maléfique Sur les cauchemars prisonniers des terres veules
Et l’âtre halète étouffé par les ténèbres Tandis que crissent les noirs cristaux de la nuit Sous les pas résonnants du cortège des ombres Qui tourne tels des jacquemarts abasourdis
Dans les chambres obscures où vont se prostrer les peurs Où les miroirs s’animent d’étranges lueurs Bientôt apparaissent tous ces visages enfouis Qui rappellent combien éphémère est la vie.