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Giovanni BENINI

Lady Godiva

Ô Lady Godiva,* si nue dans les rues sombres,
Sur ton cheval contrit, se faufilant dans l’ombre,
Les volets sont fermés et le silence est lourd,
Sur les pavés mouillés, retentit un bruit sourd.

C’est un serment cruel à l’époux sans merci
Qui accable les gens de ses impôts maudits

Tes beaux cheveux ambrés, ruisselant de soleil,
Sur ta peau liliale couvre ta chasteté,
Or, tant d’humilité attire la pitié
Mais l’homme est féroce et impassible le ciel.

C’est un défi royal, d’une grande noblesse,
Que seul peut apprécier un cœur simple en détresse.

Ô Lady Godiva, tel Argos au mille yeux,
On t’épie, haletant, on ricane fielleux,
Derrière leur judas, des aveugles se cachent
Qui cherchent à ternir, à te vêtir de taches.

C ‘est un serment cruel à l’époux sans merci
Qui accable les gens de ses impôts maudits.

Un tel dépouillement doit te consacrer reine
Bien plus que la couronne qui te fit châtelaine
Mais puisque personne n’en est illuminé,
La ville, dans la nuit, est plongée à jamais.

C’est un défi royal, d’une grande noblesse
Que seul peut apprécier un cœur simple en détresse.

Ô Lady Godiva, tes larmes sont des perles
Qu’ a recueilli un ange en collier éternel,
Qu’on admire le soir sous la voûte nocturne
Quand s’accroche notre âme aux anneaux de Saturne.**

*Pour infléchir la décision de son époux , le comte Léofric
Lady Godiva décide de traverser le village, nue, sur un cheval
comme la pauvreté qui frappe les habitants grevés d'impôts.

**Saturne est associé aux humeurs mélancoliques.