La maladie du sac
Tous nous en convenons qu'il est indispensable
Ce proche compagnon au disgracieux vocable,
On peut tout y cacher ou tout y retrouver
Un doux billet d'amour....qu'il fallait oublier!
Il peut être à malice ou bien aux maléfices
Selon qu'on rangera trésor ou vain caprice,
Une boîte à beauté ou un mouchoir pollué
Où nos doigts délicats se seront englués.
Certains y ont trop bu si bien qu'ils sont beurrés,
D'autres en ont vidé car ils étaient bourrés,
On y fait une affaire, on y trouve une main
Et à son trou du cul, on va sentir le foin.
Qu'il aboie ou qu'il feule, il est rempli de puces,
Quand il a une corde, il est peu fréquentable
Et s'il a plus d'un tour, c'est un Hocus Pocus,
S'il est rempli de noeuds, il est inextricable.
Parfois un arnaqueur en tire deux moutures,
Parfois c'est une armée qui y met son butin,
Un chien tout efflanqué y cherche son festin,
On croit y voir le fond mais c'est une imposture!
Jusqu'au dernier souffle, les dames s'y accrochent
Puis quand l'éventreur l'ouvre,Il trouve une brioche,
Les meubles soupirent tant ils en sont remplis,
Et bien plus d'une fois, des tiroirs ont péri.
Qu'il parte en voyage, qu'il reste à la maison,
Qu'il soit sur un trottoir ou sur un guéridon,
Qu'il guigne un sexe fort ou faible, c'est selon,
Le sac est bien souvent objet de compulsion.
Pour moi il en est un rempli de nostalgie
Je le préfère à tous, il rutile des billes,
De ces deux chérubins fuyant la marque jaune,
L'horrible rouelle qui flétrit l’hexagone.
