« Sois un homme mon fils » se rengorgeait le viril Rudyard, « Si c’est un homme » lui rétorqua Lévi Le Juste. « Un homme sans qualité » évoquait le visionnaire Musil Tandis que Chabrol le trouvait de trop. « Ne sont-ils pas des loups ? » songeait l’histrion Plaute, Pindare, lui, le voyait comme le rêve d‘une ombre… « Ecce Homo » ricanait le Kapo Pilate exhibant, enchaîné, L’homo qualunque à la foule déchaînée. Ce siècle dernier fut particulièrement prolixe sur le sujet, Du « pervers polymorphe » du ténébreux Sigmund à « l’homo sapiens, Homo démens » de Morin, il fut successivement l’homme neuronal, L’homme révolté, L’homme morcelé, l’hommauto, le cybernanthrope, Le zappanthrope, l’homme des foules, un vrai Protée dont les métamorphoses Sont loin d’être épuisées… Je laisserait le mot de la fin provisoire à l’illustre Jorge Borges fils d ‘Homère et de Dédale, ses parents adoptifs( et oui, déjà à l’époque…) Lors d’un entretien posthume avec Zénon d’Elée, l’élégant écrivain argentin Répondit à la question : Qu’est-ce qu’un homme? « Une aporie, car moi Jorge Luis Borges, quand j’aurai répondu, je ne serai déjà Plus le même ».
